Sarah vous parle aujourd'hui de dessert, de sucre, le bon et vieux sucre qu'on adule tous quoi qu'on dise.

Je vous laisse avec sa plume magnifique:

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" Il y a quelques années de cela, j’etais encore un ami de la famille. On m’invitait à tous les repas, j’etais demandé par les petits et les grands. J’etais present a tous vos grands moments : anniversaires, mariage et je repondais toujours present quand vous traversiez un gros chagrin. J’aimais jouer a cache-cache derriere les fruits, les gateaux et les boissons, j’adorais plus que tous vous surprendre au milieu d’un repas et vous voir vous consumer de plaisir.

J’avoue avoir un certain succes auprès des femmes. Elles fondent à vu d’œil des qu’elles me voient. Je les adore et elles me le rendent bien en me faisant l’honneur de m’inviter dans leurs cuisines. Mais attention, je ne suis pas sexiste. Les hommes sont quasiment tous sous mon charme et en redemandent. Que voulez vous, je sais etre irresistible !

Pourtant aujourd’hui les choses ont changé. Je n’ai meme pas vu le vent tourner. Du jour au lendemain, on m’a banni, moi qui etait votre ami. Je suis de moins en moins inviter a vos repas. Meme la lueur qui brillait jadis dans vos yeux s’est eteinte. Qu’ai-je donc fait de mal si ce n’est vous accompagner dans vos moments de joie et de peine ?

Je me console en me rappelant la plus belle histoire d’amour ecrite par Shakespeare. Je m’imagine, mesdames, etre votre Romeo ardent. Je m’imagine, messieurs, etre votre Juliette passionnée. Comme un amour interdit ou votre cœur m’appelle, mais votre raison me tourne le dos. Vous avez trop peur des qu’en-dira-t-on.

 

Alors, la tete baissee, j’accepte que l’on me montre du doigt, que l’on me bannisse et me maudisse. J’accepte de prendre sur moi vos recentes prises de poids, prise de becs et meprises. Et plus les jours passent plus la rumeur enfle. Je ne suis plus le bienvenu. Je suis devenu un personnage de vos cauchemars, celui qui menace de vous bondir dessus a chaque coin de rue. Je suis presque devenu un ennemi et vous avez deja choisi mon rival, un pietre substitut allege pour accompagner vos journees. Il est devenu votre nouvel ami, peu importe le prix. Je le jalouse, ce pourri, quand je le vois s’etaler a tous vos repas, a outrance, sans la moindre pudeur, sans aucune discretion, alors que moi je reste enfermé dans vos placards. Je rumine en silence. Qu’a-t-il de plus que moi ? Sa legerete ? Tout n’est donc qu’une question de poids pour vous… C’est donc pour cela que vous m’envoyer a l’abbatoir au profit de votre petit favori, ce rat de laboratoire…

 

Ah… Je me serais deja dissout dans les airs si vous et moi ne partagions pas notre petit secret. Cela restera entre nous, je vous l’ai promis. Vous connaissez mon devouement, vous l’avez imprimé dans votre chair. Je dois vous dire… j’aime la facon dont votre regard brille de gourmandise, quand, a l’ombre des regards, vous me sortez du placard. J’aime etre votre complice auand vous avez ce sourire mutin. Je sais, j’en suis meme certain, au fond de vous, je serai toujours la, même si parfois vous vous detournez de moi.

J’accepte vos infidelites, mesdames.

Je vous autorise à tricher, messieurs.

Vous illuminez mes jours ternes en m’invitant à une nouvelle partie de cache-cache autour d’un frigidaire ou au détour d’une allée dans un supermarché.

Et si je peux vous offrir un petit quart d’heure de bonheur, plein de douceur et de saveur, dans votre course apres la minceur, et bien soit ! Je me plie, et sans rancœur.

 

Apres tout, je ne suis qu’un petit grain de sucre, parmi tant d’autre…. Sarah "

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